Floribert Bwana Chui : Le Martyr de l'Intégrité, Symbole de la Lutte contre la Corruption en RDC
Tribune du CNPAV en mémoire de Floribert Bwana Chui, symbole de la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo
Goma, RDC, Le 7 juillet 2007, Floribert Bwana Chui Bin Kositi, jeune commissaire de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), est enlevé à Goma. Deux jours plus tard, son corps sans vie est retrouvé devant l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL). Sa faute ? Avoir refusé d’autoriser l’entrée de produits alimentaires non conformes en République Démocratique du Congo. Ce choix de conscience, ce geste d’intégrité, lui a coûté la vie.
Le Congo n’est pas à vendre “CNPAV”, honore la mémoire de Floribert Bwana Chui comme un symbole vivant de résistance morale dans un pays trop souvent gangrené par l’impunité, le clientélisme et le mépris de la vie humaine.
Un témoin de la vérité jusqu’au martyre
Dans un contexte où les agents publics sont souvent soumis à des pressions politiques, économiques et parfois criminelles, Bwana Chui a choisi la voie la plus difficile : dire non à la corruption, même au péril de sa vie. Face à l’entrée illégale de denrées alimentaires potentiellement dangereuses pour la santé de milliers de Congolais, il a refusé de céder.
Selon les témoignages recueillis, il aurait déclaré préférer mourir que de « laisser passer de la nourriture qui pourrait empoisonner notre peuple ». Cet acte de bravoure et de fidélité à ses valeurs professionnelles, humaines et spirituelles incarne l’idéal de service public pour lequel milite le CNPAV.
« Les valeurs évangéliques jusqu'au martyr de sang sont un signe de la présence de Dieu qui se tient et marche au milieu de son peuple, le peuple congolais qui souffre » Témoignage d’un proche
La corruption tue : il faut la combattre
Le CNPAV rappelle que la corruption n’est pas un simple dysfonctionnement administratif, mais un fléau qui détruit des vies, compromet l’avenir de la jeunesse, affaiblit l’État et ruine la confiance entre les citoyens et leurs institutions.
L’affaire Bwana Chui est loin d’être un cas isolé. Elle illustre de manière tragique que la corruption peut tuer, directement ou indirectement. Laisser entrer des produits non conformes peut provoquer des catastrophes sanitaires. Faire taire les lanceurs d’alerte met en danger la démocratie.
Pour une RDC où l’intégrité est une norme, pas une exception, la mémoire de Floribert Bwana Chui doit être un réveil moral pour la nation congolaise. Son combat incarne l’exigence d’une gouvernance transparente et éthique, fondée sur la responsabilité, la justice et le refus de l’impunité – des valeurs essentielles pour bâtir un État au service de ses citoyens
Une mémoire vivante
Floribert Bwana Chui n’est pas seulement un martyr du devoir ; il est un cri de justice pour de nombreux Congolais, le visage d’une RDC intègre et digne. En son honneur, le CNPAV appelle les jeunes, les fonctionnaires, les décideurs et les citoyens ( tous ceux qui aspirent à un Congo meilleur) à refuser la banalisation de la corruption . Son sacrifice ne doit pas être vain.
Sa mémoire doit nous inciter à redoubler d'ardeur et à nous engager collectivement pour un avenir où la transparence et la justice prévalent. Le CNPAV est déterminé à maintenir vivante la flamme de son combat et à soutenir toutes les initiatives visant à bâtir une RDC débarrassée de la corruption.
Le Congo N’est Pas A Vendre, ni au plus offrant, ni à la corruption. Le prix du sang de ceux qui ont résisté doit servir de fondement à notre redressement collectif.
Pour le CNPAV
Madeleine, Chargée de Communication, communication@cnpav.org, +243 847 073 333