Le CNPAV frappe fort : transparence, redevabilité et lutte contre la corruption au cœur du débat
Dans un contexte de scandales financiers à répétition, le CNPAV a tenu à réaffirmer sa position : la transparence et la redevabilité doivent redevenir les piliers de la gouvernance publique. Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, la coalition a dévoilé de nouveaux dossiers explosifs, dont celui du fonds FRIVAO, et appelé à des mesures concrètes contre les détournements.
Kinshasa, le 29 Octobre 2025, la coalition Le Congo N’est Pas A Vendre « CNPAV » a marqué un nouveau tournant dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo. À l’occasion d’une conférence de presse hybride, organisée à l’Hôtel Memling et diffusée en ligne, le CNPAV a dressé un état des lieux sans complaisance de la gouvernance publique, mettant la transparence et la redevabilité au centre de son plaidoyer.
Devant un parterre de journalistes, d’acteurs de la société civile et de partenaires, la coalition est revenue sur plusieurs dossiers brûlants, la parution de la revue KANYAKA RUSHWA n°4, qui documente les cas emblématiques de corruption dans le pays, la Note sur MUTANDA Mining et la réaction du CNPAV, mais aussi la présentation de la deuxième édition du Prix KANYAKA, qui récompense les acteurs engagés dans la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence.
Mais c’est surtout le projet FRIVAO qui a retenu l’attention. Présenté comme un mécanisme d’indemnisation des victimes du conflit RDC–Ouganda, il s’est transformé, selon un rapport du CREFDL, en véritable scandale financier. Sur 105 millions de dollars destinés aux victimes, seuls 2 millions auraient été effectivement versés. Le reste ? Des détournements massifs, des retraits en cash opérés, 4,2 millions utilisés pour financer un bureau de change à Kinshasa, etc.
Face à ces révélations, le CNPAV et le CREFDL ont formulé une série de recommandations fermes :
- À la Première ministre : dissoudre le FRIVAO et transférer la gestion de l’indemnisation à des structures crédibles comme la COGEBISCO ou la FOLUCCO ;
- Au ministre de la Justice : suspendre les paiements et procéder à une évaluation à mi-parcours ;
- À la justice : ouvrir des enquêtes contre les gestionnaires du fonds et ordonner la restitution des biens indûment acquis ;
- À la Cour des comptes : publier un rapport d’audit pour garantir la transparence.
« Le suivi budgétaire, l’engagement citoyen et la lutte contre la corruption sont au cœur de notre travail. Nous attendons que la justice agisse, que les fonds soient restitués et que les responsables répondent de leurs actes », a martelé Christelle NSIMBA, Chargée de Communication du CREFDL devant la presse.
Mutanda Mining : le CNPAV démonte les arguments de Ventora
Autre dossier majeur évoqué : l’affaire Mutanda Mining. Contrairement aux affirmations du Groupe Ventora, qui soutient la légalité de ses transactions avec la Gécamines, le CNPAV a présenté des données chiffrées révélant une perte colossale pour l’État congolais : plus de 1,6 milliard USD envolés, tandis que la Gécamines n’aurait perçu que 250 millions USD.
Le CNPAV dénonce un « silence calculé » de Ventora sur les points les plus sensibles du dossier, rappelant que son analyse repose sur des sources crédibles et des décisions judiciaires documentées.
Des sujets sensibles et un message clair
Les échanges avec les journalistes ont aussi porté sur la polémique récente autour des accusations de « démarches colonialistes » adressées au CNPAV. En réponse, la coalition a tenu à recadrer le débat :
« Notre action vise à protéger les ressources publiques pour le peuple congolais. Parler de colonialisme, c’est détourner l’attention du vrai problème : la prédation interne et la complicité internationale », a précisé Jean-Claude MPUTU, Porte-parole du CNPAV.
La coalition a également plaidé pour le rapatriement de l’argent détourné des Congolais, notamment les fonds conservés en Suisse, en insistant pour qu’ils soient redistribués directement aux communautés locales via des mécanismes transparents, avec, si besoin, l’appui des Nations Unies, afin d’éviter un nouveau « FRIVAO ».
Mobiliser, enquêter, exiger des comptes
Le CNPAV a réaffirmé son rôle de vigie citoyenne, appelant à une alliance active entre médias, société civile et institutions publiques.
« La presse, en tant que 4ᵉ pouvoir, doit enquêter, dénoncer et exiger des comptes. La lutte contre la corruption n’est pas l’affaire d’une seule organisation, mais celle de tous les citoyens », a conclu le CNPAV.
Une étape clé pour la transparence en RDC
Avec une couverture médiatique, cette conférence de presse a confirmé la position du CNPAV comme acteur incontournable dans la promotion de la transparence et de la redevabilité en RDC. La coalition entend maintenir la pression et poursuivre son combat pour que les fonds publics servent enfin l’intérêt général et que justice soit rendue aux victimes de la corruption
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