Depuis le lancement de notre campagne contre la corruption, les organisations membres de la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) observent un phénomène dangereux, celui de la corruption des institutions de la République. Un phénomène qui touche toutes les institutions. Cela se passe comme si l’utilisation de la corruption est devenue un moyen privilégié et légitime d’accession au pouvoir.

En cette fin d’année, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » invite toute la population congolaise à se lever comme un seul homme pour dire non à la corruption de nos institutions qui compromet dangereusement l’avenir de nos enfants.

Nous invitons également la justice congolaise à se ressaisir pour se mettre au service de l’intérêt général et non d’une partie de la classe politique corrompue et qui s’est transformée en agent de la corruption.

En effet la plupart des scandales de corruption que le CNPAV a eu à dénoncer implique nos hommes politiques et nous avons assisté ces dernières semaines à une pratique intensive de la corruption dans le cadre de la crise politique que traverse le Congo aujourd’hui. Ainsi le CNPAV constate que les régimes changent mais que la corruption prospère. De l’affaire des passeports avec les deux contrats Semlex et Locosem dans l’opacité générale et au mépris des règles de passation des marchés publics au dernier scandale de l’Agence de prévention de lutte contre la corruption avec prise de caution illégale en pleine nuit et sous des faux noms, sans oublier la corruption lors des élections des sénateurs et des gouverneurs ainsi que les déclarations des acteurs politiques dénonçant la corruption dans le cadre le mise en place de l’Union sacrée en cours, tout se passe dans un silence assourdissant de nos institutions chargées de diriger le pays.

L’absence des moyens pour redynamiser la cour des comptes, la corruption au quotidien de nos fonctionnaires ou nos agents de l’ordre, le détournement des deniers publics par les hauts fonctionnaires, les mandataires publics voire les membres des cabinets ministériels et présidentiel constituent autant d’éléments qui mettent en danger la vie de la Nation. Le pire dans ce processus c’est non seulement le silence coupable des autorités et de certains partenaires de la RDC face à certains actes de corruption mais aussi et surtout une impunité qui ne permet aucunement de combattre la corruption.

La campagne « Le Congo n’est pas à vendre » implore les autorités congolaises à réagir avant qu’il ne soit trop tard et que la corruption tue complètement l’avenir de la nation :

- Conformément aux déclarations du président de la République, ouvrir un dossier judiciaire sur les soupçons de corruption lors des dernières élections des sénateurs et gouverneurs ainsi que ceux observés lors de la rupture de la coalition FCC-CACH

- La redynamisation de la cour des comptes est une nécessité qui ne peut plus attendre vu la mauvaise gestion des comptes publics

- La publication du nouveau contrat sur le passeport ainsi que de tous les contrats du secteur minier conformément aux critères de l’ITIE

- La protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et des activistes qui dénoncent les faits de corruption

La campagne « Le Congo n’est pas à vendre » tient enfin à remercier le peuple congolais qui n’a cessé de l’accompagner tout au long de cette campagne ainsi que toutes les organisations partenaires et toutes les personnes qui ont contribué à faire de la lutte contre la corruption un devoir moral et civique.

Enfin le CNPAV et ses organisations membres souhaitent à tous une merveilleuse année 2021 tout en formulant le vœu de voir la corruption être efficacement combattue et la justice triompher pour le bien du peuple congolais.

Contact:

Jean Claude Mputu : +32 498 38 11 39

Jimmy Kande : +243 811 971 984

Organisations signataires : ODEP, AETA, OEARSE, Resource Matters, CORAP, JPT, IBGDH, CDC-RN, AFREWATCH, UNIS, OCIDC

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