Lancement du bulletin Kanyaka-Rushwa par UNIS dans le cadre du consortium le Congo n’est pas à vendre (CNPAV)
Le consortium Le Congo n’est pas à vendre ( « CNPAV ») se félicite de lancer ce jour le premier numéro du bulletin Kanyaka-Rushwa. Ce bulletin se veut être un « livre blanc » qui répertoriera désormais les différents cas de corruption en République démocratique du Congo (RDC). Kanyaka, pris dans son sens en lingala (corruption) et swahili (piétiner) et Rushwa (corruption en swahili) traduisent la détermination et l’engagement du CNPAV et de ses organisations membres à combattre la corruption en RDC sous toutes ses formes.
Le bulletin Kanyaka-Rushwa part du constat selon lequel depuis 2019, la lutte contre la corruption figure dans tous les discours officiels traduisant une certaine volonté manifestée notamment par de nombreuses initiatives de contrôle menées à ce sujet. Ces initiatives ont conduit à des révélations scandaleuses au regard de l’étendue de montants détournés pendant que la majorité des Congolais croupissent dans la misère la plus totale. Cependant, peu de ces scandales ont fait l’objet d’un traitement judiciaire rigoureux. Dans plusieurs cas, les autorités judiciaires n’ont pas été saisies. Lorsqu’elles sont saisies elles ont fini par acquitter les coupables si le dossier n’est pas classé sans suite au niveau du parquet. Cette situation d’impunité encourage les pratiques de corruption et détournements des deniers publics au point que cela choque l’opinion de moins en moins.
Dans ce contexte, le CNPAV se voit dans l’obligation de réveiller le peuple congolais en lui permettant d’instituer une mémoire de tous les cas de détournements afin que ceux-ci ne soient pas oubliés et que la société ne les normalise pas. Sans se substituer aux institutions judiciaires compétentes, le CNPAV souhaite que ce bulletin contribue à la réprobation sociale dans la société congolaise des personnes impliquées dans les affaires de corruption et faits assimilés.
A travers ce bulletin, le CNPAV veut éveiller les consciences de dirigeants à tous les niveaux pour prendre les mesures idoines pour arrêter l’hémorragie dont souffre le trésor public congolais à la suite de ces cas de corruption. A cet effet, il apportera des recommandations par rapport aux cas signalés.
Ce bulletin sera désormais publié chaque trimestre pour recenser les différents cas de corruption signalés à travers le pays.
Ce premier numéro de Kanyaka-Rushwa concerne exceptionnellement les six premiers mois de l’année 2024. Au regard de l’ampleur des cas qu’il répertorie, le CNPAV constate que l’engagement du président de la République lors de son investiture le 20 janvier 2024 de « ne pas reproduire les erreurs du passé » est loin de se concrétiser. Tous dossiers confondus cités dans ce bulletin équivalent à près d’un milliard de dollars américains (Affaire forages d’eau et lampadaires, 700 millions de dollars autour de la carte d’identité, etc cfr bulletin).
Le CNPAV exige que la lumière soit faite au peuple congolais sur chacun de ses dossiers en traduisant sans exception toutes les personnes impliquées devant leurs juges naturels. Parallèlement, le CNPAV invite instamment les autorités étatiques, chacune en ce qui les concerne, à appliquer à son niveau les recommandations qui sont formulées dans ce bulletin.
Fait à Kinshasa, le 29 juillet 2024